Comment savoir si ce que je fais a du sens…
Aujourd’hui et depuis plusieurs jours déjà, je ne sais plus où va ma vie et si tout ce que je fais – écrire, communiquer, transmettre – a un sens…
Oui, bien sûr que cela a un sens…
…mais cela va-t-il me permettre de m’épanouir, payer mes factures, me sécuriser… vraiment ? Bientôt ?
Cela va-t-il dans le sens de ma « vocation » ? Suis-je bien censée consacrer présentement mon temps et mon énergie à cette activité d’écriture et de transmission ? Ne devrais-je pas plutôt en faire un loisir et chercher un « vrai travail » comme disent certaines personnes bien « intégrées » ? Le problème alors est de savoir quoi faire, de quoi vivre… rien ne m’intéresse plus que de communiquer, dire, transmettre, à l’écrit comme à l’oral, ce que je découvre de notre mode de fonctionnement humain, de nos errances, de nos doutes et de nos peurs, de notre potentiel créatif … à commencer par moi. Suis-je alors une transmetteuse qui vit la galère – que tout le monde vit déjà plus ou moins à différents degrés – pour témoigner et rapporter ? Suis-je dans la panade et le doute pour pouvoir communiquer sur ce que je connais le mieux ? Ainsi, ni mensonges, ni malhonnêteté, ni duplicité de ma part… je vis bel et bien ce que beaucoup d’entre vous vivent et, en plus, j’apporte (ou je tente d’apporter) des réponses, des solutions, des aides…qui sont d’abord celles que je tente d’appliquer à moi-même. Ainsi, je ne parle pas d’abstraction et d’idéal. Je parle bel et bien de la vraie vie : la mienne (et donc la vôtre, tous dans le même bateau) avec tous ces doutes et ces vicissitudes.
…Surtout en période de doute et d’insécurité
Ainsi, en cette période de doute et d’insécurité, je me tire le Yi Jing, toujours bien éclairant dans ces périodes floues. Et j’obtiens deux hexagrammes (en comptant les traits mutants) qui me laissent perplexe au premier abord puisque ce n’est pas ce que je vis présentement (à tel point que j’ai failli m’en tirer un autre « plus parlant ») et puis, partant du principe que le Yi Jing est « mon ami », je décide de lui donner du crédit en allant plus à fond dans les explications.
Dans un premier temps en effet, j’ai d’abord cru que « 56 – VOYAGE » puis (traits mutants) « 30 – LUMIÈRE » me signifiaient que j’étais censée voyager et que j’irai ainsi vers la lumière. Je devais aller au-devant de mon public, me faire (re)connaître et ainsi la scène me tendrait les bras (prise de parole en public, animation de formation, etc.). Bref, sortir de l’ornière dans laquelle je me sens embourbée présentement. Ainsi, la renommée m’accompagnerait. Hourra !
Sauf que, ben non, ce n’est pas cela du tout. J’ouvre le Livre des Changements (Yi Jing Le Livre des Changements, Cyrille J.-D. Javary, Pierre Faure, Edition Albin Michel) et ça change tout. Voyez plutôt.
Le Yi Jing va peut-être m’éclairer…
56 – VOYAGE : voyager, c’est se trouver hors de son réseau habituel, hors de ses repères géographiques ou amicaux. Hors de ses soutiens. C’est aussi n’être que de passage. C’est une situation instable par définition puisqu’on ne peut s’appuyer ni sur ses habitudes ni sur ses relations connues. « La plus grande prudence est donc requise » annonce Le Livre des Changements. Car une conduite désordonnée, fantasque, sans connaître les us et coutumes de la terra incognita où arrive le voyageur peut lui causer beaucoup de torts. Donc avancer avec prudence, si je décide de « voyager ».
Mais je ne voyage que dans ma tête ! Je n’explore que mon imagination et les possibilités de Penser autrement et Agir juste, devenir proactif. Je ne bouge (quasiment) pas (alors que j’aime le contact) et j’écris. Je lis, je m’instruis, j’expérimente et j’écris. Je passe mon expérience au crible de l’espoir et tente de vous l’insuffler, l’espoir.
[j’ai cette chanson de Camille qui me traverse l’esprit : « Assise« ]
Je relate mon expérience pour transmettre des postulats qui me paraissent si importants dans l’atmosphère actuelle et l’entrée dans ce Nouveau Paradigme !
Je réfléchis à ce qui me passionne et me contraint : la Proactivité. Ou Comment rester soi-même en milieu hostile, Comment avoir le courage d’avancer et de développer son potentiel quand on est si perméable à l’appréciation d’autrui qui vous envoie des regards narquois parce que vous ne faites pas comme lui (entendre « vous tentez de vous échapper du troupeau et il guette votre chute dans le ravin »). Comment oser être soi-même, oser suivre ses plus hautes valeurs, aller là où le cœur vous appelle, vous épanouir dans ce qui vous fait jubiler, vous affranchir du regard d’autrui, vous extirper de la masse dominante et sclérosante… Comment vivre avec authenticité afin de (tenter de) vous montrer par l’exemple que c’est possible ?
Avec la peur de l’échec, lequel échec serait nuisible, non pas pour ma propre vie – si insignifiante au regard de l’univers – mais important en termes d’espoirs déçus pour ceux qui me lisent et qui attendent (peut-être) de voir comment se fait mon évolution pour décréter si cela est réaliste et faisable pour eux.
Revenons à l’hexagramme VOYAGE : le texte canonique de cet hexagramme explique qu’il n’est pas nécessaire de savoir où aller pour avancer : « Il n’est pas impératif quand on voyage d’avoir où aller, c’est-à-dire de se tenir à une direction préétablie. » (page 916 ibid.). Ça tombe bien parce que je ne sais vraiment pas où va aboutir ma démarche d’instiller cette pensée et ces attitudes proactives dans le monde (francophone pour commencer).
En bref, il est recommandé une stratégie Yin, une stratégie de petits pas, ensemencer d’abord un maximum de graines, envisager une démarche sur le long terme où la récolte se fera avec le temps. Jouer le temps (attitude Yin) plutôt que l’action (Yang), préférer la longanimité au dynamisme. Bien. Je vais devoir prendre sur moi, calmer mes incertitudes et cultiver la foi encore et encore, sans résultats apparents pour me soutenir et m’indiquer si je suis sur la bonne voie. Je guette le point de bascule comme on attend le messie. A un moment, il va bien falloir qu’il se passe quelque chose !
[au moment où je relis cet article, avant publication sur ce blog, mon éphéméride du jour me parle : « Ne vous préoccupez pas des résultats de vos actions, accordez simplement votre attention à l’action elle-même. Le résultat arrivera de lui-même. » Eckhart Tolle. ((Merci la Vie))]
…Le Yi Jing me donne un peu de lumière (si je décide de la suivre)
L’hexagramme suivant est le précédant dont le premier trait mute. Ce qui donne l’hexagramme 30 – LUMIÈRE. Et non, il ne s’agit pas d’être sous les spot-light et (me) dire « ça y est ! J’ai réussi ! Toute cette énergie est payante ! » Ah ben non. Parce que, dixit Le Livre des Changements : « tout ce qui brille n’est pas or » et il s’agit de garder les pieds sur terre et ne pas se monter la tête. Avant tout y voir clair et se méfier de l’éblouissement (du succès potentiel ?)
Cet hexagramme présente une dualité : attachement à la terre et désir de s’envoler. Je dois d’abord « y voir clair, sans me laisser éblouir par la surface des choses ». « Clarté, visibilité, conscience, cohérence » (sic page 490 ibid.).
Je dois donc calmer et ma peur de l’avenir qui me secoue de soubresauts émotionnels intempestifs, et mes accès de joie fébriles dès qu’une bonne nouvelle arrive (un nouvel achat de mon roman « toi ou la vraie vie » qui le fait remonter de la 29 000ème place à la 10 000ème place, « Choueeeette ».Ce n’est pas tant pour les quelques centimes d’euros que je gagne que pour le lecteur lambda qui me fait l’honneur de me lire et à qui j’ai l’immense joie de « faire plaisir » par cet écrit qui est, je n’en doute pas, absolument délicieux à lire !)
Bref, je m’emballe vite pour un rien (et c’est épuisant).
Certes, je suis fière de mes réalisations (La Mensuelle Être proactif que je publie tous les mois depuis février 2014 – et je tiens le rythme ; les articles sur le blog que je partage avec vous qui visitez mon site/blog ; les formations en live que je m’astreins à raconter parce qu’il me semble que c’est un bon moyen de démystifier la Formation Continue pour Adultes ; mes autres projets de livres sur lesquels je planche ; etc.) dans les mêmes proportions que je suis atterrée par les si petits pas qui me font avancer à vitesse de limace [« il pleure dans mon cœur / Comme il pleut sur la ville » – Paul Verlaine – les limaces sortent quand il pleut… vous suivez ?]
Bref, j’espère que je fais œuvre utile.
Je me demande si je prends la voie qui me correspond et si je ne suis pas en train de me fourvoyer.
Bref, je doute. Et j’ai peur (encore elle).
Ne craignez pas d’être lent, craignez seulement d’être à l’arrêt.
Proverbe chinois
[celui-ci je l’ai sous les yeux tous les jours]
Quelques questions réflexives (parce que ça fait du bien de réfléchir)
Dans ces moments de grand-grand doute, je me repositionne sur le cœur de mon activité et je me pose ces questions :
– Quel sens mon activité a-t-elle pour moi ?
– Qu’est-ce que je nourris en moi ?
– Et si je ne l’exerçais pas, est-ce qu’il me manquerait quelque chose d’essentiel ? Est-ce que je raterais ma vie ?
– Et puis, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? (je sais faire d’autres métiers que je n’ai plus envie d’exercer)
– Qu’est-ce que j’aurais envie de faire si je ne faisais pas celle-ci ?
Je questionne aussi mon ressenti lorsque je travaille sur la Proactivité, du genre « ça me fait quoi là (lorsque j’écris, j’en parle) ? Joie, plaisir ? ou Crispation, malaise ? (Nos émotions sont nos indicateurs et nous montrent la voie vers la peur ou vers l’amour. Alors, je m’arrête régulièrement et j’écoute ce que mon corps et mes sens veulent me communiquer).
Et ce que je ressens intérieurement lorsque j’écris ce texte (entre autres) est de la joie anticipée à vous imaginer en train de le lire et vous sentir concerné – j’imagine que je vous touche et je me sens relié à vous. Ainsi, je fais œuvre utile, je ne sais pas où, je ne sais pas comment exactement mais je le sais – à tel point que, si demain, mon âme décide de quitter mon corps, j’aurai le sentiment d’avoir fait mon devoir. J’aurais été cohérente avec moi-même et n’aurais aucun regret ni remords. Je mourrai sereine (hé pas tout de suite ! J’ai encore du pain sur la planche !)
N’empêche que cette avancée est si lente, si laborieuse, si solitaire, si difficile que je doute tous les jours, à chaque instant…
L’expérience est une lanterne qui éclaire le passé
Si tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens.
Proverbe africain
Heureusement, l’expérience a du bon. Je me retourne sur le chemin parcouru et je me sens rappelée à l’ordre : à comparer toutes mes activités passées et présentes, je dois avouer que je me sens bien dans l’écriture (même si c’est tellement ingrat et qu’il y a plus jouissif comme plaisir solitaire). Et, de surcroît je ne suis plus capable de faire quelque chose qui ne me corresponde pas. Je ne peux plus aller contre moi-même (je craindrais même de me déclencher un cancer ou une maladie dégénérative comme je le vois autour de moi. Et ça, ça me fout la frousse !) Alors je me suis, je suis mon âme exigeante, à mon corps défendant parfois vu toutes les craintes qui m’habitent.
Personne ne peut fuir son cœur, c’est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu’il dit.
Paulo Coelho, auteur brésilien (né en 1947)
L’expérience n’est pas le présent, bien qu’un cadeau encore vivace…
Pour avoir exercé plusieurs métiers dans d’autres vies, j’ai connu les nuits totalement insomniaques, les yeux grand ouverts tout au long de la nuit (yeux qui ne se ferment vraiment pas) parce que je repoussais mentalement le moment où j’allais devoir me réveiller pour affronter un travail totalement dénué de sens, dans des entreprises qui ne m’appréciaient pas particulièrement, voire pas du tout, au point de subir le harcèlement moral (avant l’heure ; aux Prud’hommes de l’époque, ce n’était pas encore reconnu).
J’ai connu ces nuits d’insomnie non seulement du dimanche au lundi mais encore du lundi au mardi (vos paupières commencent à tomber parce que la fatigue s’accumule mais la semaine ne fait encore que commencer et l’angoisse vous étreint toujours aussi fort).
J’ai connu cette amorce de répit lorsque le vendredi arrive enfin mais que votre anxiété tout juste aplanie se réveille dès le dimanche matin dans l’appréhension inconsciente (parce que vous ne voulez vraiment pas y penser mais votre corps émotionnel ne vous lâche pas).
J’ai connu ces ambiances mortifères où les gens visiblement malheureux – vos dominants hiérarchiques – tentent de donner un sens à leur vie en vous aboyant dessus, en vous donnant des consignes absurdes parce qu’eux-mêmes ont perdu leur nord.
J’ai connu l’exécution de ces tâches que vous tentez de faire au mieux mais qui ne sont finalement qu’une occupation qui justifie votre salaire et que votre voisin va s’empresser de défaire.
J’ai connu ces ordres et contre-ordres, ces communications paradoxales qui vous enferment et vous rendent fous.
J’ai connu cette angoisse du lendemain quand vous devez reprendre votre travail dans votre roue de cochon d’Inde quand ce n’est pas un trou à rat.
J’ai connu encore les réveils en sursaut provoqués par les soubresauts de votre propre corps, secoué qu’il est de sanglots intérieurs parce qu’il sait, lui, que le réveil de votre table de nuit va bientôt sonner et qu’à votre corps défendant, vous allez devoir y aller.
J’ai connu cette compression d’une vie qui vous échappe, prisonnier de jours qui se déroulent inexorablement, entremêlé dans les filets de semaines et d’années comme si elles menaient leur propre vie en vous charriant comme une pierre.
Je sais toute cette souffrance pour les avoir vécues, pour en avoir fait une dépression. Pour m’en être sortie (je veux le croire).
Et il m’est devenu intolérable – insupportable – d’y retourner et de faire « comme tout le monde ». Je sais que j’en mourrais si je devais y retourner. Alors quelle autre alternative ai-je ? Mon âme est si exigeante ! Je dois l’écouter, m’y plier, faire avec elle sinon elle ne me laisse aucun répit, aucune joie. Je la suis donc et je ne peux que m’engager à fond dans cette voie étroite de la transmission (écrite et orale), dans cette vocation de « Messagère de Lumière » (rien que ça, my God !)
Exprimez votre connaissance à chaque instant. Continuez d’agir à partir de ce que vous savez, plutôt qu’à partir de ce que le monde illusoire vous montre. Restez avec, même si les apparences sont trompeuses.
Neale Donald Walsch, Conversations avec dieu CAD tome 3
Et je rame, et je doute, et je stresse (encore). Mais ! je dors correctement la nuit, parce que je me sais sur la voie juste, la mienne. Et le Yi Jing – tel un coach – me rassure lorsque ma foi défaille.
Le Livre des Changements, bon joueur, m’envoie son aide : « Tiens bon, tu voyages hors de tes habitudes mais ça va l’faire, n’attends pas après la lumière du succès. Ton œuvre n’est pas censée te servir et glorifier ton ego mais servir le monde et l’éclairer de ton expérience ». Ah bon, si ce n’est que ça, hauts les cœurs hein. Je ne dois pas céder au risque d’éblouissement, à part espérer quelques fragments de joie, qui me redorent l’espoir précaire, dont j’ai tant besoin pour rester sur le chemin, même titubante. Je ne risque pas d’être éblouie, du moins pour l’instant.
Mais c’est bon de savoir que ça pourrait arriver, que le succès pourrait finir par frapper à ma porte et que je pourrais même en être toute éblouie ! Bien. Promis, je reste humble tant les yeux baissés que les yeux écarquillés.
Enfin, merci au Yi Jing de me rappeler de rester droite et intègre. Tant dans l’espoir (« ça va bien finir par l’faire… Bientôt pouvoir supprimer ce bouton de mon site : « Faire un Don » – qui me fait honte) que dans le succès (réussite de ma mission : apporter ma contribution à bâtir un monde meilleur, contribuer à faire un grand feu de joie de nos lumières intérieures)
[parce que vous allez tous devenir demandeurs / acheteurs de Conférences et de Formation, dites ?!]
Je poursuis dans l’approfondissement de cet hexagramme : il associe la démarche pesante d’un bovidé à la promptitude d’un volatile à partir haut dans les airs. C’est toute la problématique de l’hexagramme : « peser vers le bas pour contrer l’attirance vers le haut ». Il est encore dit que la ténacité est profitable, que la situation « pour être profitable requiert une grande capacité à endurer, à tenir avec constance, sans se laisser fatiguer par les difficultés du moment ». Pour la faire courte, je retiens surtout que je dois m’ancrer vraiment dans la matière, dans la connaissance, dans l’expérience, dans le vécu, « pour apprivoiser le feu qui menace d’éblouir ».
Waouh, attention les yeux !
Pour l’instant j’éteins de mes yeux larmoyants des feux de joie qui n’existent pas.
La vie est l’Incertitude par essence, propre à nous désennuyer si nous la suivons dans ses méandres
Alors cultivons le doute et poursuivons notre cheminement, pourvu que nous soyons sur la voie juste.
Je retiens de ce tirage Yi Jing : Rester tenace, continuer à cultiver, tant mes connaissances que mon champ de conscience, tant me développer à l’horizontal qu’à la verticale. Garder confiance en la Vie et en celle que j’ai choisie d’épanouir en moi et autour de moi. Poursuivre sur ma lancée, tel le trapéziste de l’un de mes articles (cf. Le processus proactif) qui lâche son trapèze, se jette dans le vide – vertigineux ! – avec, bien sûr, la certitude d’attraper le suivant qui vient vers lui. Comportement proactif par excellence !
Je poursuis donc l’ensemencement du champ de ma conscience subjective comme de celle d’autrui – vous, nous qui constituons la Conscience collective – par mes petites graines jetées-semées dans l’humus qui, j’espère, prendront racine.
Amène quelqu’un d’autre à se rappeler. Ce que tu veux pour toi, donne-le à un autre.
Neale Donald Walsch, Conversations avec dieu (tome 3)
Parce que, si ça ne germe pas, si mes graines ne prennent nulle part, c’est ma raison d’être qui est remise en question, c’est peut-être même ma raison de vivre qui chavire… non pas que je doute de mon action (je sais que j’ai raison… Si si, je m’attache à rester humble) mais si je suis la seule convaincue, à prêcher seule dans le désert, quel intérêt pour quiconque ? Quel sens aurait ma vie ? Alors vivons dans le doute gluant… mieux vaut le doute et l’espoir que la désespérance.
Je doute donc je suis. Sur le qui-vive, en « équilibre dans le vide », tâchant de me maintenir vibrante mais vivante.
Alors si vous vivez le doute – l’immense incertitude, l’angoisse prégnante – sur ce que vous faites, ce que vous vivez, sur les changements que vous voulez apporter à votre vie… – Bref, que vous pleurez comme moi au bord du gouffre – restez confiant, restez centré en vous-même, respirez et poursuivez votre tâche de cœur.
D’une part vous n’êtes pas seul (nous sommes Un, tous unis pour le meilleur et pour le pire sur notre vaisseau la Terre) ; d’autre part, c’est la vie-même qui est « doute, incertitude, aventure, créativité ».
Je suis comme tant d’autres qui tentons d’œuvrer pour un monde meilleur, celui auquel nous aspirons tous.
Et qui commence par le défrichage et l’ensemencement du monde en soi. (cf. le texte Être-vous ego-centré ou exo-centré ? Le firmament ou l’espace ?)
Refuser des situations qui ne vous correspondent pas, vous rebeller contre le non-sens, changer votre vie partiellement ou totalement, c’est respecter Qui vous êtes vraiment et ce n’est pas égoïste.
C’est faire preuve de sagesse et de générosité, d’abord envers vous-même, puis envers vos voisins grâce à la contagion de votre rayonnement inspirant.
C’est aller dans le sens de vos plus hautes valeurs. En fait, vous tendez vers la proactivité !
Montrez l’exemple, tendez l’une de vos mains vers vous-même, mettez l’autre sur votre cœur, même s’il pleure – surtout s’il pleure – comme je tente de le faire en ce moment avec vous.
– Venez jusqu’au bord.
– Nous ne pouvons pas. Nous avons peur.
– Venez jusqu’au bord.
– Nous ne pouvons pas. Nous allons tomber !
– Venez jusqu’au bord.
Et ils sont allés.
Et il les a poussés.
Et ils se sont envolés.
Guillaume Apollinaire
Je vous souhaite le meilleur 🙂
Site / blog : www.etreproactif.com
Roman : « toi ou la vraie vie«
Bonjour, je suis arrivée sur vos pages en faisant une recherche sur l’hexagramme 56 que je viens de tirer avec un trait mutant en position une…tout est confus dans ma tête car je n’arrive pas à analyser correctement cet hexagramme. La lecture de votre article m’enfonce davantage dans d’autres questionnements, c’est certain je reviendrai vous lire. J’ai autant de doutes que vous et ça me fait penser à l’excellente chanson d’Anne Sylvestre, les gens qui doutent à écouter ici https://www.youtube.com/watch?v=uLsjlOLNnJs
A bientôt
Bonjour Marie,
Je vous remercie pour votre commentaire, et je regrette – ou pas 🙂 – de vous « enfoncer dans d’autres questionnements ». Peut-être avez-vous « besoin » de vous « enfoncer », toucher un certain fond sur lequel prendre appui pour rebondir avec force et détermination. Je ne connais pas votre situation mais je sens bien votre désarroi.
Le Yi Jing ne donne pas de réponse, il indique simplement un niveau énergétique et la conduite qui semble convenir le mieux, mais vous avez toujours votre libre-arbitre. Rien n’est écrit d’avance. Et l’énergie est mouvante par nature. Le yin et le yang sont en constant mouvement dont l’équilibre n’est jamais acquis une fois pour toute.
C’est pourquoi le Yin Jing – Le Livre des Changements – nous recommande souvent d’adopter une attitude Yin, faite de calme, de patience, d’endurance, et de confiance. Le mouvement va et vient, et la roue tourne sans cesse.
Garder en mémoire que nous sommes faits d’énergie (physique, émotionnelle, psychique/mentale, spirituelle) en perpétuel changement.
C’est aussi pourquoi laisser passer le moment sans s’y attacher est parfois la meilleure attitude. Avoir conscience du chaos en soi sans s’y accrocher, le laisser filer comme s’il était accroché aux ailes d’un papillon qui traverse notre champ de conscience. Attitude yin par excellence. Ne pas chercher à changer les choses (parfois), ne pas s’agiter à trouver une réponse immédiate (souvent), au risque d’aggraver les choses (toujours).
J’ai écouté la chanson d’Anne Sylvestre, merci pour ce partage 🙂
Je vous souhaite le meilleur Marie,
Nathalie
Je ne sais pas quoi dire d’autre que merci ! Merci à vous, merci à l’univers . Je n’en reviens pas de lire ce que je viens de lire et dans les circonstances qui sont les miennes, j’étais dans l’incertitude , le doute , la peur. Vos mots sont les miens » je veux faire œuvre utile » et la transmission est ma vocation » j ai tout planifié organisé mais la réalité des conséquences de ses choix sont là aussi . J ai la seule responsabilité de mes 2 enfants et me voilà enfin opérationnelle la peur m’empêche d avancer ainsi que mon banquier par la même et Je me dis et si je ça ne marche pas , et si ce qui est important pour moi ne l était pas pour le reste du monde ? Bref je vous dit merci , merci , merci . Ça me fais un bien fou de voir que je suis pas la seule personne à être câblée ainsi et confirme que votre œuvre est utile donc surtout continuez car vous avez participer à me faire continuer .
Murielle
Bonjour Murielle,
Je ne découvre votre commentaire qu’aujourd’hui à la faveur d’un autre commentaire. Donc « par hasard ».
Mais je ne crois pas au hasard, sans doute avais-je besoin de (ne) le voir (que) maintenant…
Je suis très contente que vous vous sentiez comprise et moins seule grâce à cet article. Et merci infiniment Murielle de me confirmer que je ne raisonne et résonne pas dans le vide 🙂
Évidemment, nous nous passerions bien de tous ces doutes qui nous assaillent et pourraient nous empêcher d’avancer, mais si nous étions assuré-e dans chacun de nos pas, la vie manquerait « sacrément » de surprises. Donc remercions la Vie et acceptons le doute qui fait partie d’elle. Ce que vous avez décidé de faire allègrement (où en êtes-vous trois ans plus tard, en 2019 ?)
Rappelons-nous que nous sommes des êtres conscients – aptes à la liberté, au libre-arbitre, au sens des responsabilités et à l’amour… – donc co-créateurs de nos vies. Ainsi, le doute est peut-être l’un des « outils » qui ouvre une brèche dans nos habitudes et certitudes pour nous inciter à faire un pas de côté – ce côté où nous nous sentons seul.e et peu reconnu.e. Mais aussi plus épanoui.e et plus vivant.e. Car cette brèche laisse passer l’inspiration, la créativité, la joie de vivre. L’âme se révèle et notre vie retrouve du sens. Alors hauts les cœurs Murielle !
je vous souhaite le meilleur,
Nathalie