Vous pouvez écouter ce texte en cliquant ici –> Audio Ego-centré ou exo-centré
Depuis des années, j’ai l’impression d’avancer à découvert avec, d’un côté, de grands rêves, de grands idéaux qui me tiennent en haleine et, de l’autre, des objectifs « terrestres » court-termés qui justifient que je mette un pas devant l’autre au quotidien. Et, entre les deux, un énorme gap – fossé, béance. Et j’ai peur de tomber dans ce grand vide !
Dans ce vide sidéral, rempli de néant, d’absence de réponses, d’incertitudes et de risques, j’avance coûte que coûte avec la peur de me dissoudre dans ce monde de non-sens. Si je n’étais pas lucide, je pourrais me croire folle…
Vous me direz, « l’essentiel c’est d’avancer ». Certes, je progresse toujours, j’ai même fait des sauts « quantiques » – à mon échelle – je me suis faite peur mais j’ai persisté et réussit globalement mes objectifs courts-moyens termes.
Alors, c’est quoi le problème me direz-vous ?
En fait, j’ai cette désagréable impression de marcher à vue et j’en suis frustrée. J’avance mais pas assez vite. J’avance mais le chemin ne me réjouit pas comme je le voudrais ou l’espère. En fait, je crois que j’avance à la lisière de ma vie, je voudrais vivre de grands élans réjouissants et je ne fais que progresser dans cette marge étroite et bornée où résident quelques-unes de mes certitudes. Je veux vivre la grande vie mais ne prendre aucun risque. Je veux être heureuse et m’épanouir mais ne pas prendre le risque de souffrir. Je veux des garanties (être rassurée !) en quelques sortes.
En fait, il se pourrait bien que j’ai peur de quelque chose qui n’existe pas, d’une illusion. J’ai peur de ce que je prends pour une illusion. La vie n’est pas une fosse, ni un ravin, encore moins un vide interstellaire…
…Qu’est-ce que je voulais vous dire déjà… ?
[Zut, j’ai perdu le fil de mon inspiration. J’ai commencé à rédiger ce texte dans une médiathèque, inspirée par une grande photo affichée au mur. Mais deux dames bruyantes qui se retrouvent avec joie me dérangent – « Ah, toi aussi t’es pas encore partie en vacances ? – Tu vas où cette fois-ci ? – Bon, avec les enfants, on voulait aller en Dordogne… » – Enfin, elles baissent la voix… mais elles se tiennent cette fois-ci à un mètre de moi – « Et ce livre, t’en penses quoi ? – Ah, c’est ç’lui-là où y’a des phrases de vingts lignes ? – A sa fille : mais c’est excellent comme livre ça ! » -. Bon, je vais changer de place parce que « tomber dans le plein d’autrui », c’est tout aussi désagréable ; une personne proactive ne subit pas son sort, elle le fait évoluer en changeant sa situation. Je préfère bouger que leur demander de se taire. Je suis de bonne humeur aujourd’hui].
…Vide interstellaire ou champ des possibles ?
Firmament ou espace ? Je me sens parfois comme perdue dans ce grand vide, effrayant et noir. Parfois. D’autres fois, j’ai les deux pieds bien ancrés au sol, sur une terre ferme qui me porte et me sécurise. Et d’autres fois encore, j’ai un pied dans le vide et un pied sur la terre ferme, moitié paumée et prostrée, moitié sécurisée et audacieuse. C’est épuisant, c’est angoissant, ça peut être prometteur.
A quoi se raccrocher pour poursuivre son ascension vers le meilleur de soi-même ?
Nous évoluons parfois – encore – dans cette croyance ante-copernicienne où nous nous croyons le nombril du monde, à l’instar de ces Terriens d’avant Copernic qui croyaient que la Terre était le centre du monde et que la voûte céleste lui tournait autour dans une adoration révérencieuse dédiée à sa grandeur. C’est en effet plutôt rassurant d’imaginer que Dieu ou le Grand Tout nous a placés là, sur la Place centrale du monde, veillant de toute sa mansuétude sur ses ouailles (si je vivais à cette époque, je préfèrerais croire que Dieu me veut du bien). Et puis – péril en la demeure – un trouble-fête nous apprend que nous sommes insignifiants dans cet espace interstellaire, que la terre et les étoiles se déplacent dans cet espace infini, et que nous sommes si minuscules dans ce monde illimité que notre existence pourrait disparaître de l’univers – pfft – nous ne changerions pas le cours du cosmos.
En 1543, en effet, avec les thèses de Nicolas Copernic, notre conception géocentrique du monde en prend un sérieux coup. Alors les puissants, contemporains de Copernic, se révoltent, se rebiffent, défendent bec et ongles leur monde, notre monde apparent. Ils ne supportent pas de voir dénier à la Terre son statut privilégié dans l’univers, ce serait perdre quelques certitudes à notre propos. Ce serait battre en brèche nos vérités qui ont cours depuis des siècles… Et trucident Copernic pour faire taire et oublier ces risques de bouleversements. Après tout, la conception du monde de Copernic ne reposait que sur des hypothèses, sur ses longs travaux d’observation et ses réflexions. Elle n’était pas étayée par des preuves tangibles. Alors out le risque de changement d’une croyance trop ancrée dans nos certitudes d’alors, qui risque de nous obliger à nous remettre en question.
Mais la vérité – la Réalité – finit par s’imposer un siècle plus tard avec Galilée.
En bref, je me demande si je ne suis pas en train de me leurrer sur moi-même, à me croire le nombril de mon monde et à vouloir tenter de le contrôler pour me sécuriser, à l’image de ces hommes de la Renaissance.
Je me demande quel monde représenté-je. Déjà à mes propres yeux… Est-ce que je ne me prends pas un peu trop au sérieux ? Ma vie ici-bas est temporaire, mon environnement est relatif et n’a que l’importance que je lui donne. Quant à mon monde intérieur, il est immense, illimité, à l’image de l’univers. Rempli de peurs (bien sûr), d’envies, de regrets, de déceptions, de nostalgies, de rêves… et de vide. Beaucoup de vide qui ne me dit pas comment faire « tourner » mon monde, dans quel sens me diriger.
Quelque sublimes que puissent être nos idées, nous les prenons trop au sérieux et nous en servons pour maintenir notre ego. Chögyam Trungpa
Et si je quittais cette vision égo-centrée de moi-même ?
Si je cessais de croire que mes « problèmes » sont importants ? Si je cessais de prendre (trop) à cœur mes objectifs ? Si je ne donnais pas tant d’importance à ce que pense autrui à mon propos ? Et si je laissais une nouvelle pensée m’habiter ? Si je faisais ma propre révolution copernicienne ?
Ah, si je trucidais mon ego imbu de pouvoir, mon mental ratiocineur-raisonnant ?
Et si je m’ouvrais à l’improbable qui me souffle : « tu n’es pas le centre du monde. Tu n’es que le centre de ton monde, vaste, infini et relatif. Et le monde d’autrui n’est pas ton monde, il n’est que son monde, tout aussi vaste et relatif » ?
Et si j’acceptais une autre idée – encore plus révolutionnaire – qui m’indique que mon monde pourrait bien être fait de multiples autres mondes ? Que je contiens tous les mondes en mon être unique ?
Ah, je me sens déjà moins coincée dans l’idée unique et tranchée, que je me fais de moi-même, engoncée dans des croyances sur un moi limité alors qu’en réalité, mon monde – mon Soi – est un monde immense, infini… N’est-ce pas la définition de l’univers ?
Alors si je suis l’univers, si je contiens l’univers, si l’univers me contient, pourquoi me limiter au monde étriqué et ennuyeux de mes pensées et de mes croyances, actuellement sclérosantes ? Pourquoi rester dans ce vieux monde, dans cet ancien paradigme qui m’étouffe et m’étiole (par son étroitesse et son horizon borné) ?
Pourquoi ne serais-je pas le Copernic ou le Galilée de mes pensées pour m’autoriser à imaginer un monde vraiment beaucoup plus vaste, où il est possible de s’épanouir, d’oser être soi-même ? Révéler sa vraie nature, infinie, plurielle, vaste, illimitée dans son potentiel. Le rêve ! Non, pas « le rêve ! » La réalité.
Oui, je crois que je vais oser dire à la face du monde que nous – Humains – ne sommes ni le nombril de notre monde, ni le nombril du monde, mais le cœur palpitant de l’univers qui nous habite. Et que nous baignons dans cet endroit où tout est possible, notre être profond, notre monde intérieur. Notre pensée est puissante et à notre service. Notre imagination est sans borne et à notre service, pour nous orienter et nous permettre d’actualiser notre potentiel dans ce nouveau Paradigme.
Je crois comprendre que ce que je prenais pour un fossé, une béance, entre mes idéaux perdus au fin fond de mon imagination, et mes objectifs tangibles et terrestres, ce que je croyais être un vide dangereux, n’est peut-être finalement que la vraie vie, celle qui m’attend toujours. Une ouverture. Celle qui attend que je lui fasse la grâce de l’honorer par la réalisation de mes rêves.
Notre zone de confort est un no-man’s land… pas très confortable en somme
Allez-vous me lyncher (j’rigole hein) si je vous dis que votre zone de confort n’est qu’une illusion ? Si je prends le risque de vous affirmer que cette zone – que vous croyez sécurisée – n’est qu’un no man’s land ? C’est-à-dire un lieu vidé de son âme ?
Ou bien écouterez-vous ce message qui entre en résonance avec votre vérité intérieure ?
Écouterez-vous ce besoin de faire silence en vous afin d’entendre votre Guide intérieur (dieu, votre Intuition…) vous souffler imperceptiblement : « Je suis le chemin » ?
Il est peut-être temps de ne plus attendre les preuves de l’existence de votre univers intérieur pour entamer votre révolution copernicienne.
A vous de voir, à vous d’entendre. L’univers est de toute façon déjà disponible en vous 😉
Je vous souhaite le meilleur 🙂
Site / blog : www.etreproactif.com
Roman : « toi ou la vraie vie«
Vous pouvez écouter ce texte en cliquant ici –> Audio Ego-centré ou exo-centré
les angoisses metaphisique commencent a l’aube des temps avec les premieres divinités qu’il convenait de ne pas rendrent jalouses et de ne point couroucer, puis les temps ont amenés le dieux unique du monotheisme a qui certains ont meme delegué le pouvoir de les representer et en realité d’interceder en leurs faveurs, funest choix parce que comme les italiens disent ( tradutor – traditor )
puis l’homme payen instruit de la religion cherche a sans detacher en en inventant une nouvelle
bien plus rigoriste et stricte dans ses applications que toutes les religions du livre, cette derniere ne survivra que 72 ans ce qui est une poussiere au regard des autres religions et du temps terrestre.
alors ayant survecu a tous cela, en etant passé par les affres d’un pays devasté sans ressources et ou les tickets de rationnement avaient encore cour dans les années 50 ou les frigo et les machines a laver n’etaient pas encore l’equipement standard des foyers Français encore moins la TV ayant resisté a l’epidemie de variole de 1952 je me dis que mon dieu nous etions vraiement la pour vivre et faire quelques chose de nos vie, et la premiere de ces choses était déjà de la transmettre et de l’assumer, chose qui fut fait pour mon plus grand bonheur.
l’apprentissage du detachement au materiel n’est pas chose facile, car l’attachement au materiel confine a une sorte de dependance entretenue par la societe, il y faut une dose solide de spirituel pour s’en extraire et enfin remettre le materiel a sa juste place du necessaire.
j’ai connu l’exil et la solitude tropical au milieu de rien, et la j’ai enfin compris que ma course a la possession n’était rien d’autre que l’expression d’un ego demeusuré.
le detachement redonne confiance et force en tout .
god bless you!
Bonjour à vous,
Merci pour votre commentaire très intéressant (et je vous prie d’accepter mes excuses pour ce « retard »… C’est en faisant un passage en revue de mon site que je « tombe » sur votre commentaire).
En effet, comme vous le dites, malgré les affres de la Société (de consommation, de guerre, de maladie…), nous sommes appelés à vivre coûte que coûte. Et c’est tant mieux… La vie nous laisse du temps pour l’apprécier, beaucoup de temps parfois – et beaucoup d’erreurs – pour se rendre compte (enfin !) que la vie n’est pas là où l’on croit (consommation, accumulation de biens matériels).
La vie est bien plus que cela, et nous sommes aussi « bien plus que cela » en tant qu’être humain.
Alors merci encore à vous et – comme vous le dites – God bless you 🙂
Nathalie