A commencer par la liberté du traitement de l’information
En effet, lorsqu’une information me parvient, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle vienne (de mon monde intérieur, comme un mouvement d’humeur, une émotion, un ressenti, une pensée, ou du monde extérieur comme le temps qu’il fait ou les échanges avec autrui), j’ai non seulement la capacité de la traiter, mais encore la liberté de son mode de traitement.
J’ai la liberté de sortir des sentiers battus pour apporter des réponses différentes, qui seront plus efficaces peut-être. C’est ainsi que je grandis, que je progresse.
Être capable de réponse nous donne le choix du type de réponse : nous sommes libre de nos réponses !
Nous avons la liberté de choisir nos réponses. « Réponses » au sens très large. Tous nos comportements constituent des « réponses ».
C’est là que nous commençons à être proactif.
La Statue de la Liberté nous rappelle l’une de nos valeurs humaines fondamentales : notre liberté, notre libre-arbitre, notre imagination, notre conscience… La liberté englobe tout ce potentiel de réflexion et d’action. C’est la Lumière éclairant le monde.
Être proactif, c’est être capable de se libérer
Être proactif, c’est commencer à se libérer de ses carcans pour retrouver sa vraie nature.
Cependant, une autre statue devrait être érigée en face de celle de la Liberté, c’est celle de la Responsabilité (Viktor Frankl l’a dit avant moi). Car nous sommes tout autant libres de nos actes que responsables de leurs conséquences. Telle une balance toujours en équilibre précaire qui nous oblige à rester vigilant.e. A vivre en conscience.
Nous sommes capables de répondre de nos actes, de nos décisions, et même de nos ressentis et émotions. (et non, ce n ‘est pas de la faute des autres si nous sommes en colère). Et comme nous sommes responsables des réponses – ressentis, pensées, actions – que nous extériorisons -, nous allons devoir assumer les conséquences de ces expressions.
Littéralement, nous allons devoir répondre de tout ce qui sort de nous, de tout ce que nous laissons s’exprimer volontairement ou involontairement. S’exprimer, c’est mettre la pression à l’extérieur de soi. Et tout ce qui sort de soi est de notre ressort, comme son nom l’indique.
Être proactif, c’est jouir de sa liberté de réponse
A nous d’assumer qui nous sommes, ce que nous sommes, ce que nous pensons, ce que nous ressentons, ce que nous imaginons. A nous d’assumer qui nous voulons être sans mettre la responsabilité des conséquences de nos choix et de nos actes sur autrui. Et pour ce faire, la nature est bien faite : elle nous a dotés de la liberté de réponse !
Oui, nous avons la chance de pouvoir répondre ce que bon nous semble. Nous sommes libres de faire toutes les réponses qui nous plaisent. Et heureusement car nous allons devoir assumer les conséquences de nos choix , alors il est heureux que nous puissions choisir nos réponses, pour choisir ce que nous décidons d’assumer ensuite ! Nous sommes libres et responsables, elle est pas belle la vie ?
Alors attention à vos réponses, réfléchissez-y à deux fois – et tournez sept fois votre langue… – avant de vous exprimer, car pas de retour en arrière. Vous devrez assumer les conséquences, faire preuve de responsabilité. A défaut, c’est la mauvaise foi, le mensonge, la duplicité avec vous-même qui s’exprimeront, vous vous manquerez de respect, vous vous éloignerez de votre vraie nature… En plus, vous ne serez pas du tout proactif.ve ! (ce qui emporte quantités de conséquences négatives, vous le verrez dans « A quoi ça sert d’être proactif »)
Comme nous sommes libres et responsables, c’est-à-dire « capables du choix de nos réponses pour les assumer en connaissance de cause », nous ne sommes pas/plus obligés de subir ou de rester passifs. Nous avons la capacité de réagir plutôt que subir. Et c’est tant mieux ! Là est notre libre-arbitre et notre liberté. Là est notre responsabilité. Et là est notre capacité à être proactif.
Nous sommes donc tous proactifs par nature
Face à une situation, une personne proactive [je l’écris volontairement sans tiret] observera la situation et décidera de la conduite à tenir sans attendre qu’un événement ou une personne lui dicte sa conduite. Elle décidera de son attitude et prendra la responsabilité de ses décisions et actions sans rejeter la responsabilité des causes ou conséquences sur autrui.
La personne proactive tient compte du champ des possibles, elle tente de prendre en compte tous les possibles et leurs conséquences, et tranche pour un choix plutôt qu’un autre avec la conscience des conséquences de ses choix, qu’elle assumera bien sûr.
Du coup, elle prend des initiatives – ou pas – pour atteindre ses objectifs, voire les dépasser.
Arrivé à ce stade de votre lecture, vous comprenez que être proactif est la résultante d’un tas de pensées, d’émotions, de ressentis qui se jouent en coulisses, dans un coin de votre tête et / ou de votre coeur. Et qu’il faut parfois du courage pour incarner totalement qui nous sommes vraiment…
Mais nous le sommes bien peu concrètement
Car nous ne voyons pas ce qui nous agite intérieurement avant d’agir, nous n’agissons pas toujours en conscience, loin de là. Nous sommes plus souvent mus par des conditionnements et des réflexes que par des réflexions profondes et des temps d’arrêt sur image pour choisir en conscience et prendre la mesure des conséquences de nos actes.
Nous agissons la plupart du temps depuis le « haut de l’iceberg » de nous-même, à partir de cette aire superficielle qui fonctionne sur pilote automatique. Nous n’avons pas conscience de toutes ces démarches intimes qui s’affrontent au fond de soi, sous les sept-huitièmes de notre être : nos dilemmes, nos peurs, nos doutes, nos lâchetés, nos compromissions, nos calculs, nos craintes, nos hésitations, nos croyances, nos stratégies… pour parvenir à un compromis entre soi et le monde extérieur.
Nous nous arrêtons encore moins sur nos ressentis ou ces perceptions subtiles qui nous indiquent les réponses opportunes. La plupart du temps, nous agissons par automatisme, par réflexe (stimulus-Réponse) sans avoir creusé plus avant dans notre espace de liberté pour trouver ce dont nous avons vraiment besoin ou qui serait le plus opportun dans le contexte présent.
Être proactif, c’est être conscient de cet espace-temps entre un stimulus et sa réponse automatique
En poursuivant la définition donnée par Wikipédia, vous lirez que le père de la Proactivité est Viktor Frankl.
Or, cet auteur n’a jamais évoqué le terme de proactivité, ni la notion de être proactif dans aucun de ses livres. En revanche, il a mis en œuvre dans sa vie – dans l’un de ses pires moments – la faculté d’être proactif. C’est ce que je vous invite à découvrir dans La Proactivité selon Viktor Frankl.