Ancien paradigme versus Nouveau paradigme
Ce changement de paradigme de l’ancien vers le nouveau représente un changement dans notre perception, une manière nouvelle d’appréhender d’anciens problèmes. C’est une sorte de grille de lecture différente de celle dont nous avons l’habitude, un « référentiel » différent de notre réalité. Et compte tenu de la réalité présente, changer de paradigme est vivement recommandé.
Nous pouvons en effet aborder notre réalité sous un autre angle – tout autre. Et nous pouvons améliorer notre vie, nos relations avec autrui, si nous changeons d’abord nous-mêmes notre façon d’être et de faire.
Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde – Gandhi
L’ancien paradigme
Il consiste en la logique (toujours en cours) : Avoir –> Faire –> Être
Nous avons l’enchaînement suivant :
– d’abord nous cherchons à Avoir (une chose, une situation) ;
– puis à Faire quelque chose pour l’obtenir ;
– et enfin à Être (satisfait, heureux, rassuré, etc.) une fois que nous l’avons obtenu.
Par exemple :
1 – Nous voulons avoir un travail intéressant, nous voulons avoir des enfants, nous voulons avoir une belle maison (liste non exhaustive) ;
2 – alors nous allons faire des heures supplémentaires (ne pas compter notre temps), nous faisons des enfants, nous faisons des actions (de l’activisme ?) ;
3 – et nous sommes parents, nous sommes salariés, nous sommes dans notre maison, nous sommes heureux.
La majorité d’entre nous vivons dans cette conception du monde, laquelle conception nous sert de prisme pour rechercher des solutions face à la crise (faire plus de la même chose).
Dans la vie, l’important n’est pas ce que tu fais mais qui tu es. – One Tree Hill (des Frères Scott)
Le nouveau paradigme
Il nous conduit à une logique différente : Être –> Avoir –> Faire
Ainsi, nous avons le raisonnement suivant :
– d’abord nous cherchons à Être : être bien, être serein, être en forme ;
– puis à Avoir : nous nous imaginons déjà en possession de ce que nous désirons, nous le visualisons comme si nous l’avions déjà ;
– et enfin à Faire, agir en fonction de Qui nous sommes et en vertu de nos objectifs et désirs (l’Avoir).
Par exemple :
1 – Nous allons d’abord chercher à Être, nous partons d’un certain état d’être : être bien, être joyeux, être en forme, être en harmonie avec l’environnement ;
2 – puis nous allons imaginer Avoir déjà l’objet de notre désir : nous visualisons notre objectif comme s’il était déjà atteint, dans toutes ses composantes ;
3 – et enfin seulement nous allons Faire ce qu’il faut pour l’obtenir, nous allons agir en conséquence pour atteindre notre but.
Autrement dit, avant d’entreprendre quoi que ce soit, nous allons d’abord partir de l’Être et prendre conscience de notre état intérieur. Nous allons décrypter ce que nous ressentons ici-et-maintenant, le but étant de partir d’un état intérieur pacifié pour être capable de concentrer nos différentes énergies vers notre but, tel un faisceau laser nous donnant toute sa puissance d’action. En effet, comment espérer « penser juste et agir au bon moment » si nos décisions et nos actions partent d’un chaos intérieur (colère, peur, anxiété…) ou encore si nos énergies sont simplement éparpillées ? Il nous faut d’abord établir un état de cohérence interne, réaligner nos énergies les unes sur les autres (les mettre en cohérence), nous centrer sur notre axe, afin de créer en nous un état « positif ». Il nous faut trouver le calme intérieur, travailler sur notre ressenti jusqu’à obtenir des sensations agréables telles que le bien-être intérieur ou la joie. (quoi qu’il en soit, ne pas agir sous l’effet de la colère ou un esprit de vengeance)
Dans la vie, l’important ce n’est pas ce que tu fais mais plutôt ce que tu es, alors sois toi même et crée ta propre vie! – Maxime Arseneau (homme politique québécois)
Par quoi commencer ? Par nous « animer »
Être. Exister. Nous pouvons commencer par nous concentrer sur notre respiration et nous relaxer. Le souffle c’est la vie. Le souffle est ce qui nous maintient en vie, nous anime.
Nous pouvons aussi faire le vide en nous quelques secondes. Ce qui nous permet d’être capable de passer d’une situation à une autre sans interférence entre elles.
Une fois que nous nous sentons en pleine possession de nos moyens (calme et pacifié, grâce à la respiration profonde notamment), nous passons à l’étape suivante consistant à nous imaginer avoir déjà atteint ce but désiré. Nous visualisons dans ses moindres détails notre objectif comme s’il était déjà réalisé : comme si nous avions déjà pris une décision, comme si nous avions déjà acquis ce nouveau savoir-être, comme si nous étions déjà en possession de la chose désirée, comme si nous avions réussi à être, faire ou avoir ce que nous voulons être, faire ou avoir.
Nous sommes dans le virtuel mais le cerveau ne fait pas la différence entre le monde imaginaire et le monde réel et, pour lui, c’est comme si nous vivions vraiment ce que nous imaginons. L’intérêt de passer par cette étape « comme si » est de familiariser notre cerveau avec une nouvelle réalité – notre objectif comme déjà atteint – afin qu’il nous donne les facilités (intellectuelles, émotionnelles mais aussi matérielles) pour que nous réalisions notre objectif dans les meilleures conditions (efficacité, bien-être, plaisir).
Enfin, après nous être concentré sur l’Être et avoir visualisé précisément notre but, nous passons à l’action : nous passons au Faire. In fine, notre action découle de Qui nous sommes et de ce que nous voulons obtenir.
Le sens ultime de la vie humaine n’est pas avoir, mais être. – Arnaud Desjardins
Puis apprendre à Penser autrement, Agir au bon moment et Réussir (à Être heureux, à vivre joyeusement)
Entrer dans ce nouveau paradigme – grâce à un état d’être différent, d’où émerge une pensée innovante et constructive, à partir de laquelle nous agissons de manière juste – est l’une des façons pour sortir de la crise et générer un monde meilleur.
Entrer dans ce nouveau paradigme, c’est enclencher une spirale vertueuse, propice au développement épanouissant et durable de notre vie et de celle de la planète, quelle que soit l’échelle envisagée (individuelle, collective ; privée, organisationnelle, publique ; intrapersonnelle, interpersonnelle ; etc.)
[quand je dis « l’une des façons », je me veux humble mais, en fait, je crois bien que c’est l’unique façon de gérer la crise et faire entrer notre monde dans une spirale vertueuse : entrer dans ce nouveau paradigme].
Ce nouveau paradigme consiste en une nouvelle appréhension de la réalité. Cela revient à nous positionner dans et par rapport à notre environnement et à nous-mêmes.
Albert Einstein a dit que la conscience qui a engendré les problèmes actuels ne peut pas les résoudre (« We cannot solve our problems with the same thinking we used when we created them »). C’est pourquoi nous devons sortir de notre cadre habituel, inventer une autre façon d’être, de penser, d’agir, si nous voulons trouver les solutions pour nous en sortir. Et bâtir un monde où il fait bon vivre. Un monde meilleur.
L’homme sème une pensée et récolte une action.
Il sème une action et récolte une habitude.
Il sème une habitude et récolte un caractère.
Il sème un caractère et récolte un destin.Swami Sivananda
Finalement, reprendre les commandes de notre vie, c’est cela aussi être proactif
Nous avons la responsabilité individuelle de devenir Qui nous voulons être et agir en conséquence.
Nous avons la responsabilité de construire notre vie, malgré la crise (nous sommes décidément bien plus puissants que nous ne le croyons… nous sommes même capables de détruire la planète !)
Et – bonne nouvelle – cette responsabilité nous fournit les moyens de nous faire (enfin) une vie qui ressemble au meilleur de nous-mêmes.
Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène ? Albert Camus
Être proactif, dans notre état d’esprit comme dans nos actes, nous permet d’appréhender la réalité en crise. Elle nous permet de briser les vieux carcans, dissoudre les vieux schémas, nous fait perdre nos repères et nous permet de nous adapter – par la force des choses – à une réalité tout autre et bien plus constructive et porteuse de valeurs « nourrissantes ».
Je précise que cette linéarité n’est qu’apparente (Être –> Avoir –> Faire). Il s’agit bien plutôt d’une spirale ascendante infinie, un cercle vertueux. Notre progression est permanente et imparfaite, toujours dans un équilibre-déséquilibre propre au mouvement de la vie elle-même.
Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. Jacques Prévert