Vacances. Vacance.
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Vous avez remarqué l’orthographe ? Voici ce que Le Petit Larousse en dit :
Vacances au pluriel :
– Période légale d’arrêt de travail des salariés.
– Période de repos d’une personne qui travaille.
Vacance au singulier :
– Situation d’une place, d’une charge, d’un poste momentanément dépourvus de titulaire.
– Temps pendant lequel un poste, une fonction est sans titulaire, temps pendant lequel une autorité, publique ou privée, ne s’exerce plus.
A l’heure des transhumances estivales, je n’ai pas envie de partir en vacances, trop de projets à réaliser, trop d’envies qui fourmillent et qui requièrent toute mon attention et mon action. Pourtant, je me mettrais bien en vacance.
Alors : « être en vacances » (comme « prendre des vacances ») ou « être en vacance » (comme ne plus être à la tête de sa propre vie) ?
Je ne souhaite pas me « mettre en vacances » car j’ai du travail – des envies de bâtir devrais-je dire – et j’aimerais néanmoins « me mettre en vacance de moi-même ». Vous voyez la nuance ?
Partir en vacances, c’est s’emmener, c’est partir avec soi-même quelque part pour se dépayser, pour changer d’air et revenir reposé, prêt à reprendre le travail en pleine forme après avoir fait le plein d’énergie.
Or, moi, j’ai plutôt envie de partir loin de moi-même, je n’ai pas envie de m’emmener en vacances.
J’ai envie d’être en « vacance de moi-même », j’ai envie de faire le vide de moi-même, de m’extirper de moi-même, de me rendre vacante. Pourquoi ? Cette envie m’étonne.
Quelle(s) vacance(s) choisir ?
Après plusieurs jours de réflexion, je me rends compte que j’ai surtout envie d’être vacante de toutes mes préoccupations mentales, de tous ces soucis qui m’occupent l’esprit et m’empêchent de m’épanouir. J’ai envie de débrancher mon ego, de me défaire de tout ce qui » me prend la tête ».
Oui, c’est cela : d’un côté, j’ai envie de me réaliser et de concrétiser des projets qui me tiennent à cœur, qui mettent ma conscience en éveil et qui me font me sentir vivante. De l’autre, j’éprouve le besoin de me déprendre de mon mental et de mon ego qui me rendent impatiente, inquiète, soucieuse (du passé, des regrets, du futur inconnu et du présent avec les responsabilités et les contraintes).
Comme le dit la chanson, « vacances j’oublie tout, plus rien à faire du tout… »
La question revient à se demander comment faire la part des choses entre ne pas prendre de vacances (pas envie) pour rester actif selon ses désirs et avec l’énergie adéquate, et se mettre en vacance de soi-même (très envie) pour ne plus overthinker ? Comment satisfaire ma conscience en éveil qui veut créer, réaliser… tout en composant avec mon ego, mon mental qui me ramène à la surface ses propres préoccupations ?
La réponse est dans la question :
– Question : « Comment satisfaire ma conscience… tout en composant avec mon ego ? »
– Réponse : « Satisfaire ma conscience ET composer avec mon ego »
La vacance dépend de notre mode de pensée, les vacances dépendent de notre mode d’action
Et bien oui, je ne peux pas et ne pourrai (qu’exceptionnellement) me déprendre de mon mental, qui fait partie intégrante de mon être. En revanche, je peux me tourner vers ma conscience, investir toute mon attention sur elle afin de me détacher de mon mental. Je peux en effet concentrer toute mes pensées sur ma conscience – vivre en conscience dans l’ici et maintenant – et lui permettre ainsi d’observer ce mental et composer avec lui.
Autrement dit, ma conscience entend cette voix permanente des « il faut, tu devrais, faut pas, yaka, yapluka, t’aurais du… » et passer son chemin, à l’image d’un touriste souriant déambulant sereinement dans un zoo au milieu du brouhaha des animaux encagés. Les animaux amusent le passant qui ne dévie pas de son chemin de balade.
Ainsi, je n’ai toujours pas envie de partir en vacances… parce que j’ai un chemin à prendre qui me séduit.
Et je vais me reposer – me mettre en vacance – de ces pensées inutiles et sclérosantes qui me font dévier de ce chemin tant convoité.
Pour ce faire, je vais aller respirer profondément, me relaxer, visualiser ces buts attractifs qui me dépaysent et méditer sur leur raisons d’être.
Voilà ma façon de me mettre en vacance de toutes ces choses inutiles dont je me charge à longueur d’année.
Faites un métier que vous aimez et vous n’aurez plus jamais l’impression de travailler. (Confucius)
Et si vous vous mettiez en vacance-sans-S toute l’année ?
Et si vous décidiez, à votre retour de vacances, de laisser derrière vous vos ruminations épuisantes et vos actions ennuyeuses ?
Et si vous décidiez de mettre en vacance votre mental et tout ce qui vous empêche d’être bien avec vous-même ?
Et si vous décidiez d’exercer vos talents à longueur d’année et vivre des temps de vacance à longueur de vie ?
Et si vous décidiez de ne vous consacrer qu’à ce qui fait sens pour vous ?
Vous n’aurez plus besoin de partir en transhumance estivale pour aller vous perdre dans l’espoir de mieux vous retrouver 🙂
Je vous souhaite le meilleur
Consultante, Pédagogue,
Conférencière, Auteure
Ouvrage : « A Quoi pense une Professionnelle de la Formation en train d’animer un Stage ?«
Roman : « toi ou la vraie vie »
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