Depuis des années – que dis-je des décennies ! – j’entends parler de crise
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Déjà, lorsque je cherchais un job d’été (dès mes seize ans), les recruteurs potentiels me répondaient : « Mademoiselle, je ne peux pas vous embaucher, c’est la crise… » en prenant l’air de circonstance (lèvres tombantes, œil maussade, semblant me dire « m’enfin mademoiselle, dans quel monde vivez-vous ? »). Du haut de mes seize ans, je ne comprenais rien à leurs raisons économiques ou politiques et je ne voyais pas ce que la crise venait faire là. « Monsieur, depuis que je suis née, j’entends parler de crise et ça ne m’empêche pas d’avancer… » ai-je rétorqué un jour au énième recruteur, excédée par leur rengaine. Tout ce que je savais, c’est que j’avais besoin d’argent pour financer mes études après le Bac (j’anticipais mon départ du domicile et je voulais mettre de côté dès l’âge légal de travailler) si bien que toutes leurs raisons me laissaient de marbre. Je n’avais qu’une idée en tête : travailler et gagner de l’argent. Et si ce n’était pas ce gars-là en face de moi qui allait me donner ce travail tant convoité, hé bien ce serait le suivant.
J’allais ainsi voir ailleurs, déterminée à trouver le job en question (je faisais déjà du porte à porte, j’étais pourtant quelqu’un de très timide). Cette attitude a été payante puisque j’ai fini par trouver le job d’été puis le job étudiant puis les jobs suivants.
A l’heure actuelle, il est encore question de crise
Et de jérémiades. Écoutez les personnes avec qui vous échangez à longueur de journée. Écoutez la teneur de vos conversations, que ce soit au travail, dans la rue, dans les magasins, de retour chez vous. Écoutez les sujets de prédilection de la plupart de nos congénères. Ce n’est que plaintes, rumeurs, manque de travail, manque d’argent, manque de bonne santé, manque d’amour, manque de soleil, manque de pluie, manque de temps, manque de tout. A croire qu’il est obscène de parler de bien-être et de joie de vivre !
En quoi ces échanges sclérosants – parce que vous recevez de bonnes ou de mauvaises énergies par vos échanges humains – vous aident-ils à aller de l’avant ? En quoi cela sert-il vos objectifs ?
Est-ce que vous sentez comme ces échanges vous tirent vers le bas, vous plombent le moral ? Les émotions étant contagieuses, vous ressortez de tels échanges avec la tête et le cœur « pleins » de ces « manques ». Et vous allez reproduire, à votre tour, ce type d’échanges dévitalisant avec votre prochain interlocuteur, contribuant à paralyser son action, le vidant de son optimisme fragile.
Rappelez-vous le Nouveau Paradigme (Être –> Avoir –> Faire), de l’importance de partir d’un état d’Être centré sur soi, où toutes vos énergies sont rassemblées en cohérence, afin d’agir avec bon sens et justesse dans et sur le monde extérieur.
Si vous êtes imbibé de ces ondes néfastes, vous allez échanger avec votre prochain sur le même mode… Alors que vous auriez pu transférer entrain et joie de vivre, si vous aviez su.
Pourtant, la réalité, si on la voit objectivement, n’est pas que « crise », elle est d’abord autre chose. Elle est la Vie. Et qu’est-ce que la vie… ? Observez les brins d’herbe qui percent à travers l’asphalte, observez les oiseaux qui ne cessent de chanter quel que soit le temps, observez la nature qui bourgeonne malgré la crise écologique… La vie est aussi croissance « naturelle », expansion, abondance, beauté, créativité, force de vie, amour…
Je ne dis pas que la crise n’existe pas
Je dis qu’il n’y a pas que la crise. Ouvrons les yeux bien grand et observons au-delà des subjectivités qui se complaisent à ne traduire que la bouteille à moitié vide quand on peut la voir aussi à moitié pleine, et même la voir en entier (lisez « A une pensée près…« ). Et choisir ce que l’on décide de s’approprier de la réalité : à moitié vide ou à moitié pleine ? Vous ne changez pas la réalité, vous décidez de la prendre du bon côté.
Pour revenir à vos interactions, examinez les personnes avec qui vous discutez, écoutez vos sujets de conversation et décidez si vous voulez nourrir le défaitisme, vous laisser couler à votre insu et avec votre consentement ou, au contraire, vous nourrir de bonnes énergies humaines (c’est possible) et atteindre vos objectifs dans de meilleures conditions.
Parce que vous pouvez, d’une part, veiller à vous protéger de ces personnes auto complaisantes et négatives (il y a parfois des personnes que l’on ne peut pas éviter totalement) et, d’autre part, rechercher autour de vous (attirer à vous, « qui se ressemble s’assemble ») ces personnes optimistes, porteuses de vie et d’espoir.
Ce que l’on n’a pas assez dit, c’est que c’est un devoir envers les autres que d’être heureux… Car le malheur, l’ennui et le désespoir sont dans l’air que nous respirons tous.
Alain
Au delà de la crise, il y a des gens formidables !
Dernièrement, lors d’un jour férié, j’ai accompagné mon fils à pied chez l’un de ses camarades (à trente minutes en marchant d’un bon pas), un prétexte pour prendre l’air et être ensemble, lui et moi. Et je suis tombée en arrêt – au sens propre – devant une devanture de boutique, nouvelle dans mon environnement habituel, et absolument charmante. Je la repère et décide de m’y arrêter sur le chemin du retour.
J’observe les vitrines, me demandant s’il s’agit de la maison d’un particulier ou bien une véritable boutique ouverte au public. J’entre timidement (la porte est grande ouverte) et une dame tout sourire m’accueille avec chaleur. (…) Nous avons discuté presque deux heures (l’avantage d’un jour férié, c’est que les clients ne se bousculent pas pour faire leur shopping). Ce fut un vrai moment de plaisir réciproque, inattendu et enrichissant humainement.
J’ai quitté cette dame adorable requinquée, pleine d’énergie, avec une foi renouvelée en l’espèce humaine – et oui, il m’arrive in petto de désespérer de l’Humanité, mais je garde mon désespoir tranquille pour moi – pour ne donner que le meilleur de moi-même, question d’hygiène mentale et de circulation d’air sain.
Je vous souhaite le meilleur
Consultante, Pédagogue,
Conférencière, Auteure
Ouvrage : « A Quoi pense une Professionnelle de la Formation en train d’animer un Stage ?«
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